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L’eau : combustible du futur ?

Les camions et camionnettes à l’hydrogène ont-ils un avenir ? Mark Pecqueur de Thomas More, auteur de Run on Water, en est absolument convaincu. « L’hydrogène comme combustible inaugurera une nouvelle ère : une ère sans émission. » (Dimitri Dewever)

« Je crois qu’un jour, l’eau sera utilisée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène dont elle se compose, séparément ou ensemble, constitueront une source inépuisable de chaleur et de lumière avec une intensité que le charbon est très loin d’atteindre. L’eau est le charbon du futur. » C’est déjà ce qu’écrivait Jules Vernes en 1874 dans son roman L’Île Mystérieuse. Aujourd’hui, 148 ans plus tard, cette vision de l’avenir devient peu à peu une réalité.

Infrastructure croissante

Citons par exemple l’initiative HyTrucks qui veut amener 1.000 véhicules utilitaires lourds à l’hydrogène dans les zones de circulation les plus congestionnées en Europe d’ici 2025. En Belgique, Air Liquide, DATS 24 et Port of Antwerp notamment ont uni leurs forces à cette fin. Dans trois ans, elles ambitionnent de faire circuler 300 camions à l’hydrogène autour du port d’Anvers et des grands hubs logistiques de notre pays. L’été dernier, non seulement le Groupe CMB a installé une grande station à hydrogène dans le port d’Anvers, mais l’entreprise belge a également lancé un prototype de son propre camion à hydrogène. Elle veut commercialiser ce véhicule (qui consomme de l’hydrogène dans un moteur diesel classique) dans les prochaines années sous la marque Lenoir, en hommage à l’ingénieur belgo-français Etienne Lenoir, qui a conçu le premier moteur à combustion commercial.

Hydrogène comprimé et liquide

« Bon nombre des technologies actuelles s’appuient sur l’hydrogène comprimé à haute pression », constate Mark Pecqueur, professeur et chercheur en technologie automobile à l’École supérieure Thomas More. « LA grande percée se produira assurément lorsque nous pourrons massivement rouler à l’hydrogène liquide. » Car les véhicules à l’hydrogène pourront alors faire le plein aussi vite quasiment que des modèles classiques au diesel. Certes, il faut une grande quantité d’énergie pour liquéfier l’hydrogène et le rendement d’un véhicule électrique est supérieur, mais selon Pecqueur, ces critères seront secondaires pour l’utilisateur si le coût est intéressant. « Ce sera vraiment parfait quand l’hydrogène sera produit avec des sources d’énergie renouvelables. » Pecqueur estime qu’il sera possible de produire de l’hydrogène renouvelable à grande échelle dans des régions comme l’Afrique du Nord, l’Arabie Saoudite et des pays avec de vastes étendues désertiques, idéales pour accueillir des parcs de panneaux solaires. « Il sera peut-être alors plus avantageux de rouler à l’hydrogène renouvelable qu’à l’électricité. »

Secteur pétrolier 2.0

Une autre raison importante pour laquelle l’hydrogène occupera une place cruciale dans le mix énergétique du transport routier de demain, est que sa production et sa distribution s’intègrent parfaitement dans le modèle des compagnies pétrolières classiques. Mark Pecqueur : « Diesel ou hydrogène : la méthode de travail est comparable. Dans une grande usine, des substances sont transformées en un combustible, qui doit ensuite être acheminé jusqu’aux stations où les gens peuvent faire le plein de leur véhicule. » Les compagnies pétrolières ont des montagnes d’argent à leur disposition pour préserver ce modèle. Selon Mark Pecqueur, il y a toujours aujourd’hui plus d’argent dans les entreprises actives dans les combustibles traditionnels classiques que dans les entreprises qui développent des batteries pour véhicules électriques, par exemple.

Sécurité et avenir

En cas de collision ou de défaut du réservoir, les camions à l’hydrogène sont-ils suffisamment sûrs ? « Il existe un risque, mais il n’est pas plus grand qu’avec des véhicules au diesel ou à l’électricité », affirme Mark Pecqueur. « Une fuite de diesel sous un camion après une collision peut tout faire flamber. L’hydrogène est plus léger que l’air et s’élève directement vers le haut. Dans les bâtiments également, le risque n’est pas plus grand si un capteur est installé au point le plus haut, qui déclenche un système d’aération en cas d’explosion et permet ainsi à l’hydrogène de s’évacuer tout seul. »


Cet article est paru dans le Top Transport, qui est disponible en PDF.

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